Il se retrouvait emprisonné En ce lieu indéfinissable Où il revenait à la vie. Cet enfer n'était-il donc pavé Que des pires intentions ? L'un des démons s'éloigna, Le bousculant au passage, Et il réussit alors à s'immiscer Dans le réduit secret Où, souriante, l'ingénue Esther, La voix claire et les prunelles vives, Chantait quelque fado Pour se désennuyer; La mémoire lui manquait Pour mesurer les risques Que lui faisaient courir Les indéniables attraits De cette fée du foyer, Sans doute fleur de luxure, Dont la grâce sans égale Lui faisait perdre l'esprit; Et il se laissa prendre Au piège de l'illusion Et de l'implacable désir, S'imaginant avoir enfin trouvé La créature de ses rêves. En enfer comme sur terre, Les madones sont habiles Et savent nous surprendre Par leur grand savoir-faire.