Sur un grand cheval tout blanc, Passait une jeune fille sauvage, Portant le deuil de son enfance; Les larmes amères qu'elle versait, Se mêlant aux pluies de l'automne, S'en allaient désaltérer la terre; Mais qu'étaient les terribles secrets Qu'elle s'efforçait, obstinée, de dissimuler Au plus profond de son petit coeur ? Nul ne savait d'où venait, ni où allait La fière et mystérieuse sauvageonne Qui, hautaine, toisait les sots villageois, Jeune cavalière émérite, libre comme le vent, Qui jamais ne répondait aux rustres la hélant, Mais regardait droit devant elle, vers l'avenir.