Par une glaciale nuit d'hiver, Dans mon vieux pardessus râpé, Je partirai... Les grands sapins couverts de neige Viendront percer l'épais brouillard Pour saluer mon grand départ, Et les oiseaux de la forêt, rassemblés, Donneront, j'espère, un bien joyeux concert. Solitaires derrière les carreaux embués Des fenêtres de leurs maisons basses, De vieilles femmes ridées, très émues, Verseront peut-être quelques larmes, Comme cette autre femme, que je connus, Il y a déjà quelques lustres de cela, Et qui aura pu lire par pur hasard Mon nom dans le journal, et se souviendra D'une lointaine chaude nuit de juillet, Une nuit fantastique d'amour fou, Qui s'était prolongée, je crois, Bien au delà du petit matin.