Nous avions connu une si belle jeunesse, Mais en avions-nous seulement conscience ? C'était l'époque des " trente glorieuses ", Les gens ne parlaient alors que de progrès, Et l'avenir leur paraissait plutôt radieux; Même ceux qui fustigeaient les injustices, Les ardents militants pour le " grand soir " Croyaient encore aux " lendemains qui chantent "; Il faut dire que l'ascenseur social fonctionnait, Et que le chômage restait tout de même marginal; Ensuite, arriva Mai 68, et nous gardions intact L'espoir au coeur, tout allait forcément changer; Sous les pavés, étonnamment, c'était la plage, Nous vécûmes alors des journées formidables; Hélas, en juin, nos folles illusions disparurent, Le conservatisme blessé redressa la tête, Les " vieux " cons avaient assassiné nos rêves, Et la dure et cruelle réalité remplaça l'utopie... Mais le pire restait encore à venir... Nous y sommes presque !... Hélas !