Allongée sur le sable, Indifférente au décor, La fille aux doux yeux d'or Se souvient-elle encore De cet amant admirable, La rendant si fragile, Elle fièrement indocile ? Ses baisers trop fougueux Lui faisaient peur un peu; Sa mère lui avait bien dit Que les mâles trop épris Ne sont plus que des bêtes, Qu'il faut rester honnête; Mais elle l'aimait, cet homme Qu'elle désirait, en somme; Quand il baisait sa bouche, Elle cessait d'être farouche, Le suivant sur des chemins Qu'elle ne connaissait pas, Laissant courir ses mains, Découvrant ses appâts De belle fleur vénéneuse, Forcément très amoureuse.