Chaque jour que Dieu fait, Lorsque descend la nuit, On la voit qui arpente Les rues de son village, Toute de noir vêtue, De la main bénissant Les maisons et les gens; Les enfants disent d'elle Qu'elle n'a plus sa tête, Qu'on devrait la boucler Dans un quelconque asile; Ils l'ont entendu dire, Sûrement, par leurs parents, Ils lui lancent des pierres, Ou bien ils la bousculent; Et cette pauvre vieille Jamais ne se révolte, Elle qui croit seulement A la magie du vent, Messager d'harmonie, Et au règne du silence Qui calme les méchants Quand la meute s'agite.