Il lui arrive de rentrer plus tard, Avec encore le sourire aux lèvres, Elle ne parait pas vraiment lasse, Mais quand il a le toupet de lui demander Pourquoi elle a l'air toute retournée, Chaque fois elle lui parle de la licorne Merveilleuse qu'elle a montée dans le bois, Sur le petit chemin séparant les deux étangs. Il s'en étonne, fait mine de ne pas la croire, Mais elle s'indigne : oh non, ce n'est pas un cheval Qu'elle a monté tantôt, c'est bien une licorne, Cet animal fabuleux et légendaire, certes; Mais cela doit rester un secret entre eux; Il comprend qu'il ne doit surtout pas la contredire, Et se dit qu'après tout cela n'est qu'un jeu. Il fait tellement beau au delà des portes du rêve, On y ressent toujours comme une odeur de liberté.