Etoilée, la nuit descend Sur les verts pâturages, Un rayon de lune effleure Les murs de la chaumière Où l'aïeule veille encore; Menue et toute voûtée, Repartie dans son passé, Elle n'entend même plus Le hululement de l'effraie, Ni le portail qui claque Sous le fouet de la bise. Patiemment elle attend, Sans illusion, sans rêves, Qu'un jour nouveau se lève Sur sa maison trop vide Où chaque objet lui parle De ceux qui ne sont plus; Elle a gardé ses habitudes, Et cela la rassure un peu, Même si son coeur est lourd De trop de beaux souvenirs.