Laissez-moi, oh oui ! laissez-moi, Ne serait-ce qu'un seul jour, Contempler son visage ! Laissez-moi l'admirer, Rien qu'en toute innocence, Cette jeune femme assoiffée Des merveilleuses légendes, Et qui croit aux miracles ! Laissez-moi l'écouter, De sa voix cristalline, Me conter ces histoires Qu'elle vient d'imaginer ! Laissez-moi réchauffer Dans mes larges paluches Ses petits pieds glacés ! Laissez-moi croire encore Qu'elle n'est que candeur, Aussi pure qu'est l'onde D'un torrent qui jaillit Du flanc de la montagne ! Laissez-moi donc baiser Son front et puis ses joues, Avant que j'aille rêver d'elle, Le coeur en pleine lumière !