Le ciel est d'encre, Les oiseaux noirs Que freine la bise, Filent en silence Quelque part tout là-haut, Du côté des collines, Tandis que dans la plaine La pluie sauvage a presque Noyé les champs de blé.
La rumeur se répand, Elle est déjà en route, Et les rudes paysannes, Coiffées de noirs fichus, Au lavoir se rassemblent Pour voir arriver celle Qui sous ses jupes cacherait Des fragrances orientales, Et dont les yeux sournois Lanceraient des éclairs.
Leurs hommes restent discrets, Mais racontent en riant Qu'elle est une sirène Rejetée par la mer; Chacun espère bien Pouvoir la suivre un jour Sur les chemins ventés Qui mènent jusqu'aux cimes.