Quelqu'un avait dressé la scène D'un tout petit théâtre improvisé Au pied d'un haut pic inaccessible, Et les acteurs, toutes les nuits, S'abreuvaient de ces étranges liqueurs Qui leur ouvraient les portes du bonheur; Les hommes devenaient alors très amoureux De fausses princesses si merveilleuses Qui savaient lire au fond de leurs yeux Le désir insensé qu'ils leur vouaient; Elles s'employaient à satisfaire Leurs appétits bien déraisonnables, Y trouvant sûrement aussi du plaisir; Mais dans ce drôle de théâtre énigmatique, Nul ne laisserait jamais pénétrer Tous ces détestables personnages Qui nous empêchent de vivre heureux.