Léa entame la quarantaine, Elle est charmante, la secrétaire, Elle qu'ils appellent Mademoiselle, Dans ce grand bureau assez huppé Où elle remplit des tas de dossiers; Mais jamais elle n'oserait porter, Dans ce repaire de gens très classe, Les plus affriolants de ses dessous; Même qu'elle rougit rien qu'à l'idée De ce que pourraient d'elle penser Ses collègues sages et conformistes Si par hasard elles apprenaient Que la vieille fille très modeste, Malgré ses airs de sainte-nitouche, Se parait pour un bien tendre amant D'un string coquin de couleur mauve, Tout en satin brillant stretch Et bordé d'une jolie dentelle, De bas très fins, de porte-jarretelles, Et que sous le beau corsage en soie, De soutien-gorge elle ne mettait pas. Mais quand la porte se refermait Sur des amours que l'on dit coupables, Rien n'existait plus alors pour elle Qu'un monde à part et enchanteur Où le désir fou prenait les commandes; Elle avait tellement envie de lui, Toute prête déjà aux pires folies Qui donnaient un vrai sens à sa vie, Qu'elle voulait être la plus désirable Des femmes et même la plus experte.