Jolies nymphettes impertinentes, A vous qui hantiez les sous-bois, Je viens offrir ces marguerites En souvenir de vos seize ans; Il est bien loin, douces agnelles, Le temps où vous alliez, légères, Tenant relevées vos jupes plissées, A travers les alpages verdoyants, Dans le vieux pays des hautes cimes. Acceptez donc, belles demoiselles, Entre les fleurs ces très modestes, Que vous poserez sur vos poitrines, En vous rappelant de ce vaurien Qui vous suivait, l'air émerveillé, Quand vous jouiez à chat-perché, Ou commettiez de menus péchés. Vous étiez devenues jeunes filles Avec des seins comme des obus, Dessous un voile bien transparent; Je vous bisais comme du bon pain, Ambitionnant de vous divertir Un peu plus hardiment, moi le jeunot, Qui revenait de la petite école Avec ma rousse copine Francette, Chantant gaiement tous deux " Larirette ".