On s'y habitue très bien A tous ces petits riens, A ces bonheurs du jour, Café-crème et croissants, Réchauffant nos coeurs lourds, A ces soleils blafards Qui se transforment en ondées, Au babil incessant Des commères chapeautées, Qui critiquent la longueur Des jupettes des nymphettes, Et regrettent le temps Béni des crinolines; On s'y habitue très bien Au poivrot rubicond Dans le bistro du coin, Voulant refaire le monde Au gré de ses délires; Oui, tous ces petits riens Que l'on remarque à peine Occupent notre existence Et lui redonnent un sens.