Nul n'est jamais à l'abri, je le sais, De la vengeance des imbéciles, De la couardise des lâches, De la sottise des ignorants; Celui qui marche en dehors des clous, Celui qui ne crie pas haro sur le baudet, Celui qui manifeste encore pour la paix Et se défie des bien-pensants, Celui-là n'est jamais à l'abri De la médisance des gens comme il faut... Et pourtant j'ai longuement douté De la méchanceté des honnêtes gens, A l'époque où j'étais bien trop crédule; J'ai longtemps pardonné à mes ennemis, Jusqu'au jour où j'ai enfin dit halte, Et où j'ai élevé un peu plus la voix, Moi qui croyais tant à la bonté des hommes Et que l'avenir serait radieux. J'ai tout doucement ouvert les yeux, Et ce que j'ai vu n'était pas chouette.