O nuit évanescente ! La vois-tu s'éloigner, Pauvre amante esseulée Dans l'air moite de l'été Où volètent au vent Les phalènes dorés ? O nuit peu rancunière ! Te souvient-il des heures De l'insolent désir Où la tendre victime Prononçait le prénom De l'aimé qui ne fut Qu'un passant très fugace, Impulsif mais distrait, Sur l'incertaine route D'une fille trop crédule ? O nuit si cafardeuse ! Tu tournes au mélodrame Comme une barque vide, Voguant à la dérive.