Semées au grand large, s'étaient envolées Les cendres de ses défuntes amours; Utopique désormais serait son rêve, Mais sa chair resterait-elle de glace ? Le givre avait envahi son coeur meurtri Depuis que la main si fine ne venait plus Se blottir dans la sienne, en vain tendue. Adieu nuits de délires, nuits de délices Où il était tellement doux de s'aimer follement ! Malgré tout il espérait qu'elle se souvînt encore De checune de leurs longues heures de tendresse, De ces jours bienheureux de l' Amour vrai Où elle lui souriait, conquise, le coeur content, Parfois repue de leurs ardentes caresses, Mais radieuse de s'être donnée aussi fort... Aujourd'hui, hélas, il se désolait, solitaire, S'abandonnant à la fureur des vents mauvaisn Sifflant, soufflant sur les platanes du boulevard; Il tentait en vain d'oublier son paradis perdu.