A chaque aurore, penser A nos vies épurées De toutes les certitudes, A l'amour rénové, Lesté des habitudes, Penser à cette eau pure Qui nous ressourcerait, A l'île enchanteresse Ou au bruit sourd des vagues, Penser à ces amantes Qui, trop seules, désespèrent, A toute cette misère Qui ne se montre guère, Et puis être moins sûrs D'avoir toujours raison, Attendre la fin du jour Pour déchiffrer l'énigme Dont nous ne savons plus Qui a pu nous la poser, Penser dans le silence, Les lendemains de fête, Quand la bouche est amère, Que le remords s'affiche Dans nos cerveaux malades, Penser à faire le bien, En toute humilité, En toute fraternité, Avant de nous enfuir Vers d'autres horizons.