Je n'avais jamais rien vu de plus beau Que l'océan si calme en ce soir de juin; Mais ce n'était pas lui que je contemplais, C'étaient tes grands yeux de fille sage, C'était ta bouche boudeuse d'enfant triste, C'étaient tes mains qui inventaient des caresses, C'étaient tes pieds nus sur le sable de la plage. Et si l'océan existait encore, ce n'était, je crois, Que pour magnifier notre bel amour tout neuf; Autour de nous, il n'y avait plus âme qui vive, Notre idylle avait besoin de tout l'espace, Et nous aurions bien pu avancer dans les eaux, Nous laisser emporter très loin au large, Qui donc s'en serait aperçu ? Personne... Le chant mélodieux des vagues nous berçait, Il nous ramenait au coeur de cette ville Où je t'avais rencontrée l'année précédente, Où nous avions commencé à nous aimer bien vite; Je t'avais apporté ma douceur et aussi ma folie, J'étais ainsi devenu ton cher amant des utopies, Pendant que, confiante, tu me donnais ta candeur; Je savais déjà que je n'oublierais jamais rien De ces jours merveilleux où tu devins ma promise.