Votre grand amour, mes amies chères, Il aura fait grincer bien des dents Chez ceux qui se disent " bien pensants "; Mais oui, hélas, votre passion les indigne, Et ils ne rêvent que de vous détruire, Pour que leur sacro-sainte morale soit sauve. Les entendez-vous s'époumoner à hurler: " Deux femmes qui s'aiment, ah quelle honte ! C'est contre-nature, c'est un péché mortel, Plus encore que de goûter au fruit défendu ! " Mais vous restez les plus fortes, mes belles, Vous qui osez les défier, ces conformistes, En les prévenant bien, et sans aménité : " A notre amour, vous ne toucherez jamais ! " Après avoir du franchir autant de barrières Pour pouvoir vivre enfin vos doux rêves, Vous avez bien droit à votre part de bonheur, L'avenir vous appartient, alors ne craignez rien, Aimez-vous en toute sérénité, et soyez heureuses !