Maria, la puissante haleine D'un mistral furibond A cinglé tes joues roses, Et tes lèvres sont gercées; Tu l'attends, très sereine, Assise sur la margelle Du vieux puits délabré, Dans l'ombre bleue d'hiver Où, par flocons serrés, La neige s'est installée, Envahissant la plaine; As-tu clos tes yeux pâles Pour revivre ce rêve Que tu fis l'autre nuit, D'un amour immuable, Un peu seule dans le doute, Attentive, mais troublée ?