Bleu, blanc, rouge
Bleu, comme une gentiane, comme un ciel de Provence,
Comme un champ de lavande inondé de soleil,
Bleu, comme le Bataclan quand la musique danse,
Bleu, comme un supporteur de Paris, de Marseille.
Blanc, comme la pureté d’un amour de jeunesse,
Comme le regard tendre d’un enfant insouciant,
Riant dans la tiédeur, d’un soir s’éternisant,
Blanc, comme l’éclat du feu, qui naît, qui tue, qui blesse.
Rouge, comme le ciel d’un soir agonisant,
Comme les feuilles d’érables qui se parent de sang,
Dans ces jours de novembre où s’allongent les heures,
Rouge, comme Paris, qui tremble et puis qui pleure.
Rouge, comme les sanglots longs des violons de Verlaine
Qui blesseraient mon cœur d’une langueur monotone,
Rouge comme mon cœur, pleurant, gardant sa haine,
Pour ces sombres barbares, d’un si beau soir d’automne.