Quand la nuit s'abandonne aux néons pénétrants Telle une chrysalide gourmande de couleurs, Seul il marche, courbé au vent récalcitrant, Seul il marche, repu, d'ombres et de douleurs.
Quand glacial un matin larmoie les yeux rougis Par un blême soleil à l'étrange froidure, Brisé, il se repose, au ciel se réfugie, Comme un gamin rêveur, arrosé de verdure.
Les passants d'un regard trompent l'indifférence Afin de se garder d'un quelconque remord, Pendant que l'enfant voit les reflets de la mort, Dans les yeux ravinés du maître de l'errance.
Quelquefois il s'endort dans les bras inutiles, D'une muse volage, aussitôt disparue, Tel un arbre sans feuilles, souverain infertile, Il embrasse le temps, son royaume est la rue.