Je la cache comme un secret Dont je me tairais l'existence, Comme une peur, en moi ancrée, Une ennemie de connivence, Et malgré moi je sens mes jours, S'habituer à ses absences, Comme le bonheur aux détours, Comme le désert au silence.
Je la garde comme un espoir Dont j'éloignerais la naissance, Comme les lumiéres d'un soir Sont de la nuit, les récompenses, Et malgré moi je sens mon cœur S'habituer aux déchirures Comme la guerre au déserteur, Comme les mots à l'écriture.
Je la retiens comme une larme Dont je maudirais la présence, Comme une fiévre, comme une arme, Comme une envie de jouissance, Et malgré moi, je sens mes nuits S'habituer à ses désirs, Quand elle s'approche sans bruit, Ma faim d'aimer...et de souffrir.