Qu’adviendra-t-il ?
Qu’adviendra-t-il, Amour,
Le soir du grand départ,
Des espoirs sans retour,
De leurs chevaux de braise,
Quand le fiacre du temps
Franchira les remparts
Erigés patiemment
Sur de fières falaises ?
Qu’adviendra-t-il, Amour,
Des larmes, des sourires,
Ecrits sur nos détours,
Quand les chemins d’antan,
Ceux de nos randonnées,
Aux ronces d’un printemps,
Soudain abandonnés,
Se laisseront mourir ?
Qu’adviendra-t-il, Amour,
Lorsque le temps aigri
Par la fuite des jours
Rendra nos cheveux gris,
Quand notre peau ridée
Par la rude vieillesse,
S’endormira vidée
De toutes ses caresses ?
Qu’adviendra-t-il, Amour,
Des lointaines aurores,
Messagères des jours ?
Aimerons-nous encore,
Quand seule la tendresse
Habillera nos yeux,
D’étranges sécheresses,
De sentiers rocailleux ?
Qu’adviendra-t-il, Amour,
Les matins nostalgiques,
Des instants-troubadours
Aux parfums romantiques,
Quand la monotonie
D’inutiles printemps,
Sonnera l’agonie
Du sablier du temps ?
Qu’adviendra-t-il, Amour,
Quand l’éternel manège
Dans son ultime tour,
S’appellera cortège,
Quand d’un « Ainsi soit-il »
S’endormiront nos corps ;
Amour, qu’adviendra-t-il,
Aimerons-nous encore ?