Si votre appétit, douce et tendre muse Pour ma chair et mon essence s'étend Au-delà de ce que le sage entend Mes mains sont à vous avant qu'elles ne s'usent
Si l'étreinte de mes bras vous assoiffe Que l'envie s'étire jusqu'à votre coiffe Alors l'entièreté de mon corps sera vôtre Pour m'offrir d'une extrémité à l'autre
Si ma présence attise votre fureur Et la passion se révèle chronique Je soutiendrai gaiement votre malheur Me laissant subir vos assauts, stoïque
Si la variété des mes essais de vous rassasier Laisse écumante votre faim corporelle Transformez-vous, aimée, en carnassier Et dévorez à votre guise mon enveloppe charnelle
Et si, encore, vous réclamez votre denrée N'ayez crainte de me voir m'obstiner Car le coeur que, déjà, vous avez dévoré N'aura jamais fini de vous en donner