Dix ans c’est la prison au fond d’un corridor L’école des douleurs au bord d’un fleuve amer La terreur du non-dit qui nous guette et qui mord Les sanglots de la vie dans les pleurs d’une mère.
C’est l’amour qui voyage et ne s’arrête pas La passion désespoir qui meurt dans l’inconnu Celle que l’on chérit, dont on bénit les pas Reine d’éternité à jamais disparue.
Vingt ans, c’est un espoir qui luit dans les ténèbres La douce communion des âmes enlacées L’étoile qui jaillit dans un monde funèbre Et transporte les cœurs loin des tourments passés.
C’est le monde qui s’ouvre à notre délivrance La joie qui s’éparpille en de tout petits riens L’éveil dans un matin où règne la confiance Le miracle de Dieu dans l’union de deux mains.
Trente ans c’est la lueur au fond de ce couloir Délicat filet d’or qui tisse nos demains, Nourrit les soirs d’hiver, enveloppe d’espoir Notre âme qui chemine en quête de festin.
C’est ce doux corps d’enfant qui contemple la vie C’est le calme des soirs sous l’œil des galaxies La tendresse qui dort à l’orée de l’ennui C’est le bonheur du jour qui tapisse les nuits.
Quarante ans c’est la mort qui frappe à la portière Le péril qui renaît sur un tapis de roses Le rêve se consume au fil de la colère Et le soleil mourant de désespoir explose.
L’âme qui se lamente en espérant toujours Qui pleure dans la nuit, obscure et solitaire Qui panique parfois et appelle au secours En implorant le Ciel de quitter cette terre.
Cinquante ans, le rivage est à portée du cœur Voyageur fatigué, le bonheur te sourit. Le regard de la vie brille d’un air vainqueur Deux lèvres de vermeil s’ouvrent sur l’infini.
C’est vers toi mon Amour que s’exhale mon âme Encor’ toute étourdie de ce présent divin Vers toi, ma bien-aimée, vers toi, petite femme Etoile de mes nuits et clarté du matin.