Un vaste manteau noir enveloppe la terre Tes pas sont maladroits, tu heurtes l'inconnu Tu marches dans la nuit, peureuse et solitaire. Pas une étoile au ciel ne brille dans la nue.
Le chemin est pierreux, bordé d'abîmes sombres Il franchit des torrents où gronde le tonnerre Il serpente parfois en dédales sans nombre Pas un signal ténu, pas le moindre repère...
Une aube émerge enfin, un pâle soleil luit. L'ombre s'évanouit, l'air se fait plus léger Peut-être bien qu'enfin l'interminable nuit Va dissoudre aujourd'hui son tissu de danger.
Mais bientôt devant toi se dresse une muraille Un mont barre la route, il est infranchissable Les a-pics sont partout et d'insondables failles Menacent ta raison et font le lit du diable.
Le vide est sous tes pieds, le vertige te guette Tu pleures sur ton sort et sur ta solitude La mort se réjouit, prépare la charrette Où ton corps épuisé cherchera la quiétude.
A l'ultime seconde où tu bascules enfin Dans le néant obscur et glacé de l'oubli Du fond de l'univers l'éclair jaillit soudain Salvateur et joyeux, et danseur de la vie.
Il entrouvre ton coeur, tes yeux voient la lumière Tu redécouvres enfin le monde où tu es né Tu redeviens l'amie de cette sombre terre Que tu créas un jour, où tu t'es oubliée
Un nuage irisé dessine la contrée Où te guident les pas de la vie qui palpite Elle berce ton coeur et ton âme enivrée Virevolte avec elle et jamais ne la quitte.
Dans le fond de ton être est une passerelle Qui pose sous tes pas les dalles du bonheur Marche droit vers la joie, oublie jusqu'à la peur Déploie les ailes d'or de ton âme immortelle...