J'ai pris dans le creux de mes paumes la fraîcheur du sable mouillé, piochée à grandes brassées dans l'infime bande de plage léchée par les dernières vagues qui meurent dans un murmure d'écume.
J'ai pioché à grandes brassées ces fines particules de coraux émiettés, de sable roux, pour ériger une bâtisse en forme de rêve, un château éphémère.
J'ai attendu de voir la mer creuser les fondations, par de longues caresses, de voir ces murs de sable roux se désagréger, ces hautes tours s'effondrer.
J'ai vu un château de sable s'évanouir, comme s'évanouissent les rêves matinaux.