Solitaire à sa fenêtre, une amante, une nuit Déclama à son Sir, à corps et à cri Doucement blessée, un peu lasse Mais prise dans un élan de passion et de grâce
Ironie du sort Appel du gouffre et de la mort Noirceur d'une âme endeuillée Linceul en écharpe porté
Oh! ne crois pas que je t'implore Non, plus d'imploration, de quête ni de séduction Elan perpétuel, cette envie d'encore Désir d'une trêve, évincer la tension
L'empressée que je suis N'arrêtera l'envol de Chronos Ne me demandez pas, je ne puis Arrêter celui d'Eros
Attachée à la vision de ces pâles souvenirs Comment ai-je ainsi pu agir... Je vous délie de mes troubles péchés pesants Cet espace de douceur a attendri vos traits pourtant
Et ce désir faisant crépiter ma peau Réponse algébrique à la somme de tous mes maux Comment oublier ces divins instants Où vous avez fait battre mon coeur de votre sang
Je ne jouerai pas, monsieur, aux prudes, non Mais aimerais juste en votre nom Vous dédier cette parcelle de mon coeur Oui, cet endroit de triste langueur Où vous posâtes vos lèvres amères Celles d'amant, non de père
Je plaide coupable, mon monde n'est pas bien pieux J'aurais aimé cependant vous adorer sous d'autres Dieux L'enfer de cette nuit sans vous... Oui, je le crie malgrè tout
Oh! Ange, étonne-t'en, car cela c'est nous Je vous aime d'un amour pur et doux A mon ivresse vengeresse, vous avez résisté Et du fer rouge de l'Amour à jamais marqué
De cette voix mûrie mais mourrante Le souffle à court, plus que tout hésitante J'aurais aimé continuer cette piété filiale Mais vous dis A DIEU de ce point final