Il vécut une belle vie, le gentil galibier Perdu entre l'azur et la mer déchaînée De sa naissance obscure à la notoriété Il grandit de toutes choses jusqu'à la saciété
De son enfance heureuse entre grenade et bombe A son adolescence où fleurissaient les tombes A son mariage fier avec le torse qu'on bombe Et toutes ces années qui défilèrent en trombes
Il construisit sa vie avec ses mains caleuses Repoussant de l'esprit les assauts de la gueuze Rendant les hommes amis, rendant les femmes heureuses Dans son petit hameau où nul drame ne creuse
Choisissant la douleur et taisant sa souffrance Il a préféré de toujours la bataille à l'errance Et devant sa famille éplorée et en transe A montré le courage dans sa dernière danse
Rien ne sert de pleurer, il faut en être fier De cet homme guerrier qui vécut les deux guerres Et qui pendant dix ans a vaincu son cancer Même s'il l'a emporté et qu'il est mort hier