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Bo ji

Omb rese tlu mières

Seul, avancé au bout des terres,
il se dresse en dispensant sa lumière.
Chaque nuit est un nouvel adversaire
qu’il doit vaincre, qu’il doit mettre à terre.

Seul, avancé si loin dans cette étendue d’eau,
Il est indispensable. C’est son héroïque fardeau.
Pourtant, il ne peut éclairer partout et tout le temps,
alors il tourne sur lui-même comme le ferait un enfant.

Convaincu que le monde existe parce qu’il le regarde,
Convaincu que la ronde persiste et qu’il doit être en garde,
Il commence à haïr la nuit et veut la terrasser par sa lumière.
Il s’en est convaincu jusque dans sa moindre prière.

Pourtant, ce n’était pas là son rôle, son à venir.
Il devait signaler les récifs immergés aux navires,
les tenir éloignés de lui. Une solitude forcée, un condamné
qui sauve bien des vies et qu’il ne verra jamais.

Il a choisi de haïr la nuit et de faire de sa vie, une folie.
Il a oublié deux choses en plus de l’humilité.
Il ne peut être lumière que dans la nuit
et à son pied, toujours, règne l’obscurité.