Seul, avancé au bout des terres, il se dresse en dispensant sa lumière. Chaque nuit est un nouvel adversaire qu’il doit vaincre, qu’il doit mettre à terre.
Seul, avancé si loin dans cette étendue d’eau, Il est indispensable. C’est son héroïque fardeau. Pourtant, il ne peut éclairer partout et tout le temps, alors il tourne sur lui-même comme le ferait un enfant.
Convaincu que le monde existe parce qu’il le regarde, Convaincu que la ronde persiste et qu’il doit être en garde, Il commence à haïr la nuit et veut la terrasser par sa lumière. Il s’en est convaincu jusque dans sa moindre prière.
Pourtant, ce n’était pas là son rôle, son à venir. Il devait signaler les récifs immergés aux navires, les tenir éloignés de lui. Une solitude forcée, un condamné qui sauve bien des vies et qu’il ne verra jamais.
Il a choisi de haïr la nuit et de faire de sa vie, une folie. Il a oublié deux choses en plus de l’humilité. Il ne peut être lumière que dans la nuit et à son pied, toujours, règne l’obscurité.