Ces vieux Qui les pas lourds et lents Ils ne trébuchent pas Comme trébuchent les enfants Ces vieux La voix tremblotante Les mains tremblantes A leur passage ils s’agrippaient A un meuble à une porte Le regard à la recherche d’un appui plus sûr Ces vieux Ils vont à petits pas doucement Le dos voûté Le cœur qui bat Vêtus comme tu dis aujourd’hui de « rétros » Leurs meubles ont perdu de leur éclat Comme eux ont vieilli Ils sentent encore le bois Mais plus la lavande comme avant Ils ont perdu leur étoffe Squelettiques ils gardent leur place Mes vieux L’horizon si lointain était N’est plus qu’au bout du nez Ta mémoire te trahit Tu confonds tu oublies les visages Jusqu’aux les noms les plus familiers Ton regard ton sourire sont tous ridés Tes gestes sont fatigués Ton soleil s’est recroquevillé Ta lune a terni Plus rien ne t’attire Plus rien ne t’inspire Blessé par le silence des coups à ta porte Tu ne les attends plus Ta patience panse ta solitude Ils attendent ton dernier regard Ton dernier adieu Sur ton lit que tu ne peux plus quitter. Les vieux On les case en instance Dans les prisons maison de repos Combien sont-ils Ceux qui y sont déjà passés Il y aura toujours des suivants Qui amène sera emmené.