La loi bafouée Les trains ont déraillé Les routes sont barrées Les mers gelées Le soleil s’est éteint Plus de lune dans le ciel La terre a cessé de tournée Plus de jours ou de nuits Plus de succession de saisons Les ombres se sont effacées Plus de maisons aucune Plus d’adresses Rien que le silence Qui a fait taire les guerres Plus de justice ou d’injustice Des cimetières Les tombes se sont ouvertes Les hommes poussent Comme poussaient les arbres Poussiéreux ils avancent hébétés Vers cet inconnu qu’ils fuyaient Ils avancent comme des récipients d’argile Ils sont tous craquelés Non vous ne vous réveillez pas de votre sommeil Vous ressuscitez Le temps n’est plus celui des plaisirs Ni celui des avenirs Il est celui de relire le temps inachevé