Sous les pluies glaciales Sous les soleils cuisants Ils allaient venaient Devant les salles de cinéma Devant les portes des théâtres Sur les esplanades Où les promeneurs clientèles ne manquaient pas Regards comme affolés empressés En quêtes d’une misérable besogne Leur caisse en bois pendait devant A un rythme interminable Ils tambourinent sur leur caisse La symphonie des cireurs de souliers La petite caisse sous le pied du Monsieur L’enfant un genou sur le sol Donne un coup par ci Un coup par la Par devant du boléro Par derrière Artistiquement en maître de la brosse à cirer Il passe fortement un chiffon Il libère enfin les étincelles Des pas de monsieur Les cireurs ne portent pas de souliers Même pieds nus Ils courent ici et là Ils se croisent avec leurs amis de métier à cirer les soulie Ils n’ont pas le temps de s’attabler Ils n’entrent pas aux cinémas D'autres comme eux attendent Patiemment devant le Marché de la ville Qu’une Dame leur fait signe Les porteurs de couffins bien chargés De légumes et de fruits Il suit la Dame jusqu’à sa villa Il pose sur le seuil le lourd fardeau Pour quelques douros Nous les cireurs de souliers Nous les porteurs des paniers Sommes nés avec la souffrance.