Comme il me plaît de voir Un monde où les hommes ont communément Oublié leur haine banni à jamais leurs différences Pour enfin penser à la peine des oubliés, Ces oubliés dans les taudis ou les gourbis, Ces autres oubliés qui n’ont que Des trottoirs comme logis N’oublie pas dans tes festins Quand tu manges à ta faim, Dans ton lit douillet Quand tu dors Pour faire les plus beaux rêves. Comme Il me plaît De me voir en toi et que tu me sentes en toi Lorsque un plus un est égal à un Nous saurons alors tenir nos pieds dans nos mains Et unir notre effort humain Sur notre terre sans frontières Avec le même soleil qui nous réchauffe Et la même lune qui illumine nos nuits Quelque part dans une dune Les canons se seraient tus, Le sang aurait cessé d’arroser les champs Et la mort ne sera qu’une Je t’aime toi mon autre moi-même Même si tu ne me connais pas Même si je ne t’ai jamais rencontré Et combien j’aimerais Que tu sois toujours tout à mes côtés Comme ton ombre je te suis tu me suis J’appelle à la sagesse qui sommeille en toi Pour cultiver nos jardins Et goûter au miel produit de notre labeur Il sent le parfum de la rose, Le jasmin, le romarin et la sauge de près Ecoute le ruissellement des eaux des rivières Qui étaient toutes taries Mets toi à l’ombre De Cet olivier, de ce peuplier où cela te plaît Sans cette peur qui t’a longtemps habité Et hanté tes rêves Chant, danse, couleur et senteur Le plus beau tableau des mains Tu as peint Toi mon autre moi-même.