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Bousselham JAMAL

Les vieux abondonnés

Ce vieux vivant seul,
Quel crime !
Corps flétri, âme souffrante s’abîme,
Se déplaçant du coin au coin,
Avalant cette eau, grignotant ce pain,
Genoux fléchis, tendant ses mains,
Calmant ses nerfs, soulageant sa faim,

Ce vieux vivant seul,
Voyage dans son petit espace,
Se déplaçant d’une place à une place,
Tête en l’air yeux contemplatifs fixés,

Sur cette porte à clous vissée,
Emprisonné du matin au soir,
Prions dieu d’illuminer ce noir,

Pauvre vieux seul abandonné,
Ses plus proches l’ont condamné,
Son corps affaibli,
Son âme en veilleuse,
Entend des paroles prodigieuses,
D’un petit fils sensible,
En lui disant, grand père je t’aime !

Ce mot réveillant sa mémoire,
De nostalgie,
Datant d’un temps de l’histoire,
D’amour et de magie,

Ce mot, a inondé ses yeux de larmes,
Provoquant un mélange de tristesse et de bonheur,
Toute sa vie attend cette heure,
Éperdue,
Serrant son petit fils dans ses bras,
Le vieux généreux lui offrant ses uniques draps,
Sentant odeur de vieillesse,
Souhaitant amour et caresses,

Ce vieux vivant seul,
Visage tapissé de rides,
Cœur enflammé,
Estomac affamé,

Rêve d’une nourriture rassurant sa faim,
Rêve d’un amour et d’un lien,
Offert par son petit fils qui le soutien,

Ce petit fils est innocent,
A l’âge des petits garçons,
A cœur d’or,
Pleurant avec les vivants et les morts,
Ce vieux vivant seul,
L’âge lui donne raison,
N’a jamais tort,