Souvent l'esprit perdu dans de tristes pensées Je songe à ton départ qui approche à grands pas Tandis que tout espoir me paraît insensé Et que mon cœur blessé, ne se console pas
Des larmes intérieures ont inondé mon âme Ma souffrance est discrète ; nul ne s'en aperçoit C'est là mon seul plaisir, en ces heures de drame Où je te vois déjà très éloigné de moi.
Nous nous sommes connus par un jour de printemps Dans une cour d'école embaumée par le lys, Nous faisions les cent pas, ô agréables instants, Où toi et moi parlions de notre institutrice !
Ah ! Qu'elle était bonne, Mademoiselle Humain Elle nous aimait bien et dès le premier jour Nous mit devant elle, et de sa douce main Nous caressa la joue, en guise de bonjour
On nous disait parfois, qu'elle buvait du vin Qu'elle mangeait du cochon, qu'elle allait à l'église Nous étions sûrs, nous deux, qu'elle n'avait pas faim Et que les jaloux seuls, racontaient des bêtises
C'est ce soir, m'a-t-on dit, qu'aura lieu ton départ Adieu, mon cher ami ; le printemps est passé Son début nous unit et sa fin nous sépare Cruel est cet instant qu'on ne peut effacer !