Malgré ce que dit Ferrat Malgré ce que pense Aragon Une petite écharpe, brûlée contre son gré, Montre que le poète n’a pas toujours raison Et poussée par le vent, elle le crie et dit vrai. « Les morts dorment en paix dans le sein de la terre : Ainsi doivent dormir nos sentiments éteints. » Ainsi parlait Musset, à qui voulait l’entendre, Mais bien qu’assassiné, un sentiment revient. Le parfum d’une écharpe, renaissant de ses cendres Flotte toujours dans l’air et personne n’y peut rien. Un Amour comme le nôtre se fait toujours entendre Telle une symphonie restée inachevée. J’y pense encore aujourd’hui, j’y penserai demain, Cet Amour de cœurs purs ne peut être oublié : Platon l’avait prédit ; il restera sans fin Et ne mourra jamais, ne cessant de briller L’écharpe est un peu moins noire L'égérie se fait plus discrète L'endroit est triste à voir Mais le parfum tient toujours tête...