Ma mère, ma douce mère, m’accueille en me disant « Hizia est partie, et mon cœur est bien gros Résignons-nous, mon fils et pour elle, prions Pour que Dieu, le Seigneur, celui qui est là-haut L’accueille au Paradis qu’elle a tant espéré Mais qu’elle n’a pu avoir au printemps de sa vie Ni même en son été où elle a tant erré A la recherche d’une âme à laquelle elle se fie » J’étais triste aussi, mais je me contenais De sorte que mes larmes coulent à l’intérieur Et que celle qui me comprend, celle qui me connaît Ne voit pas que son cran est au mien supérieur Ma sœur souleva le voile, et je vis Hizia Ses yeux étaient fermés et elle était sereine Sa joie était visible et ma main se plia Sur un visage semblable à celui d’une reine Elle était apaisée, elle était même fière D’avoir enfin trouvé dans la vie éternelle Ce qu’en vain, elle cherchait dans la vie éphémère Ce vœu, si entravé par un destin cruel Je retournai pensif et marchant à pas lents Vers une porte ouverte mais à moitié fermée A l’image de la vie, jouant avec le temps Pour élargir l’entrée, ou bien la condamner Et lorsqu’elle fut placée dans sa dernière demeure La terre n’abîma point le corps de Hizia Les pelletées versées par le fossoyeur Devinrent des pétales aux couleurs d’hortensia Pas loin de cet endroit, dort l’autre Hizia Celle dont l’histoire est un peu différente Celle par laquelle le poète brilla Repose en paix, ma sœur, dans cette terre aimante Où pousse sur ta tombe un petit palmier Qui grandira, ma sœur, le palmier grandira !