« Mon histoire est sans gloire et ma main est sans nom, Offrez-vous mon épée et défiez ma passion. Votre visage m’obsède dans la pure déraison : Il devient ma folie, mon emblème, ma sanction. J’ai vingt ans, mais de cent seront mes désespoirs Ou dans l’éternité, j’en ai bien le pouvoir.
Mon âme indestructible condamnée à l’errance A suivi tous vos pas depuis votre naissance, Je vous ai protégé puis aimé sans relâche, De vos tournois galants j’ai méprisé la tâche Dans l’incompréhension de ces choix subalternes, Aux prétendants falots, sans aura et si ternes.
Vous ne m’entendez point : Je brule dans un enfer Qui n’est en rien soumis à une damnation Sauf la votre peut-être, dont vous tenez les fers, Et même Dieu que j’implore reste dans la discrétion. Depuis des heures entières je vous regarde dormir En embrassant vos lèvres qui s’ourlent dans un sourire. Avant de m’en aller dans les vapeurs moroses, Je dessine de mes pleurs sur vos draps une rose. »
« L’étrange disparition de la jeune Amélie, Ne laissant dans sa chambre qu’un effluve très fleuri Restera sans nul doute, un mystère bien obscur : On aurait entendu dans la nuit le murmure D’une voix inconnue plus claire que le cristal, Et au matin le lit était fait de pétales… »
