Chaud les marrons et haut les coeurs Quand vient le froid Je me réjouis de cette étreinte de glace Qui vivifie anoblit glorifie statufie Et je marche je m’arrache immortalisé Dans une pose transie Sans tristesse apprentie ni sang de métier Le rouge décoratif Récompense l’insoluble contradiction de l’aspiration Aux randonnées congelées Dans l’attente et l’espérance De chaudes retrouvailles sucrées et caloriques A souhait Et tant pis si j’éternue A mes souhaits L’effroi et l’ennui arrosent de glace l’ivresse De l’habit cultuel d’une société craintive et frileuse Dont la riche poubelle désosse avide Le trop-plein huileux Protection ultime contre la claque solaire Et le moine tranquille Renonçant à la clarté divine Marche sans dépit dans la nuit pleine Sans lumière sans folie Réjouissante cryogénie Folle péripétie divinatrice dans l’austérité de l’âge J’annonce et renonce Les adieux sont secs L’épaisseur nous quitte au profit d’une saine restriction Sainte ambition Bonne résolution du vent écorcheur et de la lune assassine Revenir indemne mais édifié En bonhomme de neige ou œuvre temporaire Dont la flamme acheminée Ne laissera que l’épluchure Dans une flaque.