A toi qui te crois immortel A toi qui te crois invincible Je dirai bientôt l'indicible. Prépare pour cela les plus beaux de tes pastels.
D'abord dessine un homme, Et veille je te prie tout en lui donnant vie, A ne le faire ni vieux ni trop aigri. Nul besoin qu'on le nomme
Puisqu'au fond c'est moi qui me plains Puisqu'au fond c'est toi que tu peins. Le vois tu au creux de ses reins Cet amour menaçant qui ne lui vaudra rien?
Et pourtant l'imbécile Du haut de son ego, fort de ses tons pastel S'y jette à corps perdu. Les yeux pleins d'étincelles, Le cœur encore tranquille.
Pourtant elle ne l'aime pas Pourtant elle le trahira Oui, dès qu'il se retournera Pour un tel ou un autre, ami ou choléra?
Mais ainsi va la vie. L'homme aux couleurs pastel lui aussi a fauté Et c'est pour le punir que Dédain et Beauté Son cœur lui ont ravi.
D'un coup d'eau, les couleurs, le pastel ont vieilli Désormais seul le gris subsiste. Mais à toi qui encore existes Mais à toi qui encore écris