Je visitais la mer au bleu des nuits sans lune A la seule lueur de coraux écarlates Qui scintillaient, tintant, tels des lustres cristal Au fond de cul de basses-fosses abyssales, Ruines sculptées par l’eau, cité de roches noires, Terrasses surplombant ces abîmes aveugles. De corridors hantés par quelques monstres mous Remontaient en lambeaux de lointaines légendes. Ainsi je découvrais des poissons arlequins Les blancs chevaux de mer, le sabbat des sirènes, Jusqu’au vaisseau fantôme allant à l’horizon Regagner les enfers de dragons aquatiques. Cœlacanthe lippu, j’ai croisé dans les eaux Endormies de contrées immobiles en le temps De mon corps écrasé, j’éjaculais mon âme Qui allait se dissoudre aux confins des marées.