Gare à Gare
Gare de départ, j’erre de mille pas éperdus.
Dans ma poche le ticket de transport,
Devant mes yeux l’horaire s’affiche.
Je cherche la voie, le kiosque à journaux.
Foule colorée, bribes de conversation, éclats de voix
Fusée de rires, poussières dans un rayon de lumière.
Le temps joue pour moi, Une ronde de pub
Distrait mon œil ; là, un envol de pigeon,
Ici un couple d’amoureux isolés dans leur tendresse,
Leurs mains s'unissent, leurs bouches s’enlacent
Leurs corps s’épousent, ils font corps commun.
Une voix raisonne sous la verrière
Parle de voies, de quais, de trains
Incite maternellement
Le voyageur à se hâter. La rame attend.
Un soupir électropneumatique libère les portes.
Et puis, procession de paysages,
Bourgs épars, collines en blé, lacs
Usines, routes solitaires, pluie, soleil.
Condensé de pays, bande-annonce d’un territoire.
Le temps glisse derrière le Securit Saint-Gobain.
Voilà le bout du chemin, fébrilité de sacs en vrac
Bruissements joyeux, tata et tonton attendent,
Bousculade, d’autres amoureux en
Larmes de retrouvailles. Mais là, seul
Sac en bandoulière, regard au loin
Je m’extirpe de la gare d’arrivée
