L’âme, son âme, s’évapore A la puissance de mon regard.
Mes mains enceintes de caresses L’embaument de tendresse. Ma bouche, ma langue et mes lèvres Attisent dans son corps la fièvre.
Je m’invite en son coeur, Le tapisse de bonheur. Je l’incite en douceur A partager ma chaleur.
Je lui offre tous mes rêves Je lui présente tous les plaisirs. Je l’enchaîne de vers. Je l’habille de mes mots Elle me donne son sourire.
Nous ne connaîtrons de saison Que l’ardent soleil de la passion.
Je cueille, admiratif, son moindre désir Je me réchauffe au souffle de ses soupirs. Nos mains, paumes et doigts unis Nos yeux scellés dans un même regard. Repoussent au loin ses ennemis.
La nuit, malgré les étoiles, Quand son ombre s’étale, Pour ne pas pleurer d’effroi, Elle m’invite en sa couche Et confiante, alanguie Elle me tend sa bouche.
Apaisée, elle s’endort ; A côté, je garde les yeux ouverts Et attend l’aurore.