La madone de l’Email Très tôt se réveille. Elle guette sa proie Sans un bruit et immobile, A l’affût sur la toile. Ses sens aux aguets, aiguisés par le manque Elle chante pour les âmes égarées La plainte du désir inassouvi.
Elle module sa mélopée Et utilise son vibrato Jusqu’à ce que les hommes énamourés S’approchent sans défense, pantelant et soumis, Prêts à connaître l’orgasme absolu La jouissance extrême de ses exquises mandibules.
Un dard viendra endormir leur ultime résistance, Alors les membres flasques mais l’esprit en alerte Habillés de soie de deux deniers, Le regard perdu dans l’océan de félicité Ils se laisseront sucer leur vitalité car Ils savent que dans son corps ils revivront.