Je suis un livre blanc qui peu à peu se farde De lignes qui s'agitent et de mots qui s'attardent A ne livrer d'eux-mêmes que leur essence ultime Peut importe le sens pourvu qu'on ait la rime
Je livre mes idées en pâture à la feuille D'esquisses en brouillons j'en nourris les écueils Telle ombre finira en rimes embrassées Tel visage sera dans ce vers amené
Je transforme les heures en silence et nuit blanche Ce n'est pas sur des larmes que mon âme s'épanche Elle écrit la folie qui gronde tout autour Et dès que l'aube passe en extrait le velours
Je suis une lueur dans la nuit qui m'échappe Je suis juste mes doigts quand ma raison dérape Et le temps que mon corps se change en souvenir Je redeviens sans bruit la machine à écrire