Hors de ta ville, comme une vieille monnaie Tinte de son bronze au fond de l'horodateur, Les germes du hasard se couchent dans l'ormaie Et fécondent ma terre au ciel du prédateur.
Des roses de charbon, des racines de pierre, Des herbes de trottoir, un prénom appelé Dans des murs de grisaille enferment la poussière : Elle chute dans l'air sur un fil barbelé.
L'if de bric et de broc glisse comme l'anguille. De ma terre naine à ton oeil de Gulliver, Sur un frottis d'humus s'allume la brindille Dans l'âtre incandescent, austère de l'hiver.
Moisson de quatre sous ; Quêtez les moissonneuses ! Dans le char vide très humblement nous rentrons. Le cerveau qui s'ébruite au chant des tronçonneuses Recouvre de ma chair de poule, les poltrons.
Dans le ciel des frissons erre la Caravelle... Et vente le Grand Nord... Et tremblent les bambous... Tombe de l'échafaud un coulis de cervelle Sur mon crâne pelé comme le mont Ventoux.
La paille du chapeau dans la chapelle en liesse Comme la tâche d'ombre où s'infiltre l'ajour, Du manche d'une ombrelle au bâton de vieillesse Pose tout doucement le silent-block du jour.