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Célédonio VILLAR GARCIA

D’œil éphémère

Un village : Pancar.
Un pays : l’Espagne.
Un enfant.
Son âge : trois ans.
Son nom : moi.

Une femme.

J’entends une dispute.
Je vois une équerre de maisons, une place,
Un corps qui tombe.

Je suis là. Seul.

Autour, les gens regardent ailleurs.
Des bœufs passent… Sans s’arrêter.
Ils sont l’éloignement des ombres qui grandissent.

Ailleurs, les yeux regardent les murs des maisons closes.

Une porte s’ouvre.
Une ombre apparaît, s’approche,
S’accroupit près du corps tombé.
L’ombre, accroupie, n’est pas plus haute que moi
Et pourtant
Les traits de son visage se sont effacés progressivement.
Son nom : une énigme en désordre dans l’alphabet.

Des végétations du jour, du souvenir,
Que reste-t-il ?

Une équerre de maisons, une place,
Un corps qui tombe.
L’image
D’une femme étendue par terre.
Vivace.
Vêtue de noir.
Ma mère.